Poussières

La prétention des poussières

Suite de textes partant de l’intérieur pour aller vers l’extérieur.

[responsivevoice voice="French Canadian Male" buttontext="Lire"]Se dressent les armées autour des frontières imaginaires ne séparant que les esprits étriqués qui prétendent comprendre le monde et tous se voilent les yeux derrière des principes des droits des outrages ou trop souvent des dieux mais qu’ils crèvent avec leurs petites morales mais qu’ils nous laissent voir le monde et ses beautés sans les murs qu’ils nous dressent sans leurs usines qui nous pourrissent tous ces marchands de mort qui se repaissent de la terre de notre travail et de tout ce qu’ils arrivent à saisir jusqu’à la destruction de leur propre progéniture qu’ils crèvent je n’aurais qu’à peine de la pitié pour eux non qu’ils n’en soient pas dignes mais il y a tant d’urgence il y a tant à sauver sous leurs bombes et leurs négociations sous leurs traités et leurs diplomaties qu’ils crèvent en allant les défendre ces frontières qui morcellent le monde de leurs intérêts avec les armes qu’ils fabriquent avec les missiles qu’ils guident de loin qu’ils disparaissent au fin fond des mythes et ne deviennent plus que des monstres imaginaires qui hantent les contes et animent nos cauchemars mais cessent d’être une menace une fois nos esprits éveillés Éveillons nos esprits pour mettre fin aux prétentions des poussières[/responsivevoice]

La prétention des poussières

Se dressent les armées autour des frontières imaginaires ne séparant que les esprits étriqués qui prétendent comprendre le monde et tous se voilent les yeux derrière des principes des droits des outrages ou trop souvent des dieux mais qu’ils crèvent avec leurs petites morales mais qu’ils nous laissent voir le monde et ses beautés sans les murs qu’ils nous dressent sans leurs usines qui nous pourrissent tous ces marchands de mort qui se repaissent de la terre de notre travail et de tout ce qu’ils arrivent à saisir jusqu’à la destruction de leur propre progéniture qu’ils crèvent je n’aurais qu’à peine de la pitié pour eux non qu’ils n’en soient pas dignes mais il y a tant d’urgence il y a tant à sauver sous leurs bombes et leurs négociations sous leurs traités et leurs diplomaties qu’ils crèvent en allant les défendre ces frontières qui morcellent le monde de leurs intérêts avec les armes qu’ils fabriquent avec les missiles qu’ils guident de loin qu’ils disparaissent au fin fond des mythes et ne deviennent plus que des monstres imaginaires qui hantent les contes et animent nos cauchemars mais cessent d’être une menace une fois nos esprits éveillés
Éveillons nos esprits pour mettre fin aux prétentions des poussières

Au-dedans

Dedans en dedans de soi comme son moi profond son intérieur au plus profond de la conscience mais aussi ce dedans de tous les jours cet espace clos et poreux où ça parle en continue ou presque où ça parle ce dialogue avec soi en totale liberté ou dans une liberté qu’on s’autorise avec courage ou lâcheté selon ce qu’on en fait du soi et où on en est et le dedans de soi est là inviolable à l’abri de l’extérieur ce refuge ultime ce refuge quand l’extérieur opposé à ce dedans notre dedans vient imposer ses formes ses codes ses cases qui ne sont pas raccord avec notre dedans de tous les jours ou celui plus profond notre dedans complet et vivre avec comme on peut en le protégeant et en le nourrissant d’imaginaire ou de passion ou de savoirs lui donnant de plus en plus d’ampleur de profondeur consciente que notre dedans ne soit pas un tombeau où se meurt notre âme que notre dedans notre maison intérieure s’épanouisse dedans pour mieux être dedans pour que dehors soit supportable et mieux peut-être qu’il soit ce que nous aurions de plus beau même si ça prend une vie que ce dedans devienne un temple jusqu’à ce que plus rien parce que plus rien ça finit par arriver et ce dedans notre dedans devient néant quand le dehors continue car il continue de toute façon et nourrir dedans c’est exister dehors pour que notre empreinte dehors anonyme ou non ne nous laisse pas un goût amer avant que plus rien n’est de goût dedans quand le dedans disparaît et se fond au dehors ne fait plus qu’un ou plus rien c’est selon chacun y voit de son dedans de sa vérité un dehors qui n’est rien que ce que le regard déforme et reforme pour essayer d’y comprendre ne serait-ce une partie un minime de sens suffisant pour s’appuyer sans trop s’enfoncer sinon le dedans étouffe et nous perd et s’y perdre souvent par facilité ou par dégoût s’y perdre puit sans fond chute interminable mieux tomber que voir vraiment même si voir vraiment n’est que traduire les ombres au fond de notre grotte et de nos dedans nous n’apercevons que des ombres il n’y a pas une vérité c’est une illusion et croire que dedans est dehors erreur d’égo si banale ment sur le dehors créer du sens dedans pour appréhender l’absence de sens dehors se voiler la face par peur par doute par excès de confiance par faiblesse intellectuelle par absence de recul car avoir du recul dedans permet de s’approcher de l’infini dedans est infini n’a de frontières que celles que l’on s’impose plus possiblement vaste que l’ensemble des galaxies nos dedans sont mouvants et puissants en ça qu’ils font peur en ça qu’on les cadre qu’on les forme qu’on les éduque les dedans étriqués sont plus faciles à manipuler

Imaginer aussi dedans comme refuge là où personne ne va pour dissimuler certaines parts d’ombre ou juste se protéger des violences extérieures un simple refuge qui permet de s’apaiser de s’isoler qu’importe le lieu se retrouver en soi le temps qu’il faut pour régénérer l’envie du dehors l’envie des autres…

Mâcher les mots

Il faut mâcher les mots pour pouvoir les digérer il faut les mâcher avant de pouvoir les dire et ce n’est pas d’articulation dont il s’agit il faut mâcher les mots et manger la langue dépasser son appétit et dévorer les phrases systématiquement il faut mâcher les mots avant de les recracher ça prend du temps ça prend parfois toute une vie toute une vie avant de maîtriser juste l’essentiel pour dire vraiment peser les mots mâcher beaucoup et longtemps pour finalement parler si peu

Les marques

Le visage se crispe se fige pris par les émotions d’un moment désagréable ou au contraire submergé par une joie une sensation forte qu’importe qu’elle soit positive ou négative et sur le visage se voit l’instant saisi sculpté cela ne dure pas il n’y a que la photographie pour ça et cet instant si fugace fût-il laissera sa marque sur la peau et cette marque prise parmi les autres engloutie par la peau fera surface parfois ou sera cicatrice permanente en accumulation avec les autres les précédentes qui parce qu’elles ont pu être prennent une place plus ou moins importante sur la surface mais du dedans finit par faire ressortir celles que l’on voulait cacher celles justement que l’on pensait guéries par des années de travail sur soi ou d’étouffement mais ça finît toujours par revenir avec force parfois ou simplement un clin d’œil un rappel souviens-toi de ce moment oui il est là encore il bouleverse encore et le visage ce masque mortuaire qui se figera à jamais avant de disparaître quelle image donnera-t-il du vécu de l’être derrière du dedans disparu dépassera-t-il son reflet du dehors en percevrons-nous autre chose que des ombres difformes et effrayantes de parts sombres inavouables trop tardivement perçues ou de générosités jamais sues qui pourtant nous auraient touchées aucune importance quand l’instant d’après où plus rien dedans n’a à dire et qu’il ne restera que la surface pour lire cette existence maintenant plus en devenir ainsi complète contenu il y a peu dans un corps arrivé à sa fin puis objet dégradable y suivre une dernière fois les traces les marques les signes de ce que la personne fût et qui ne bougera plus si ce ne sont les souvenirs de ceux qui restent et qui toujours trahissent mais la personne dans sa finitude absolue est définitivement là et ne bougera plus reste juste le corps qui un temps rappel encore celui vivant d’un infini dedans exploité ou non pouvant jusque-là avancer et transformer le dehors et le dedans et ce corps qui ne porte plus rien s’effacera nourrissant la terre de s’être avant nourri d’elle rappel encore donc par sa présence vide par son absence sourde la personne disparue et les mondes engloutis

Prison dedans

Refuge en dedans contre les agressions parfois physiques parfois verbales mais souvent sourdes et vicieuses et s’enfermer en soi pour s’en protéger jusqu’à ce que dedans devienne une prison de soi un enfer à ne plus vouloir puis pouvoir en sortir tout hors du dedans devient une agression ou perçu comme telle du dedans replié introverti asocial espérant un dehors plus calme loin des masses et des stimulations qui puisent trop d’énergie quand tout se passe finalement assez normalement mais parfois le refuge en dedans est un secours vital pour échapper à la douleur physique des coups ça commence par là ça forme la capacité à se couper du monde pour se soustraire aux impacts sur le corps et s’abolir du corps devient indispensable sinon des cris viendra la folie face à l’incompréhension d’une telle violence dehors ça commence là et le refuge devient une arme s’y sentir inattaquable inatteignable qu’importe les meurtrissures ou les blessures qu’importe les grimaces ou les rires moqueurs le refuge dedans nous protège et continue de nous offrir tous les voyages et les rêves auxquels nous aspirons au risque de ne plus ouvrir les yeux de ne plus voir de ne plus entendre ce qui doit nous nourrir et nous élever l’angoisse est trop forte et ne plus vouloir ressentir les soubresauts du corps ou les regards des autres finir en prison sans jugement ni aménagement