Après les rires

texte en cours d'écriture

Projet en réflexion sur une forme mêlant théâtre et musique.

« Ce ne sont pas des collages, mais des associations, ce ne sont pas des fragments mais des moments. »

« Après les rires » est un ensemble de moments, chaque texte a sa propre logique et est autonome. Cela pourrait faire penser un peu à un atlas mnémosyne.

Tout est provisoire et modulable !

Écouter After Laughter (comes tears) : https://www.youtube.com/watch?v=ev7NMv7j6tI

et aussi

https://www.youtube.com/watch?v=xuVHEpQhi5U

https://www.youtube.com/watch?v=vWg_YGj7eTU

Maquettes / esquisses

Moment 2 : cri de rage – Introduction

D’abord des soupirs ou une respiration lente, profonde, pour ne pas trop vite s’abandonner à la rage puis vient le refrain.

Il y a des rires plus tranchants que des larmes
Qui nous déchirent au plus profond de notre âme
D’une force agressive qui en font des armes
Et ne nous laissent en réconfort que nos larmes

(…)

Moment 3 : nous sommes des atlas

Nous sommes des atlas
Nous portons bien plus que des paysages
Nos mondes sont infinis
Ils ne se limitent qu’en un temps imparti

Nous sommes des atlas
Nous tentons vainement de dessiner nos cartes
Répertorier les villes
En établir les plans
Recenser animaux et habitants
Suivre tous les cours d’eau
Mesurer la superficie de nos océans

Nous sommes des atlas
L’accumulation nous construit
Nous sommes multiples
Et dans la multitude se dessinent nos existences

Nous sommes des atlas
Et ces territoires se refusent à toute civilisation
À toute colonisation
Nous ne voulons pas de modèle
(Il n’y a pas de formatage possible)
Cela nous détruirait
Nous serions corrompus
Cela s’effondrerait
Une terrible implosion

Nous sommes des atlas
Car le réel est décevant
Qu’il est vital d’avoir en nous des mondes
Pour pouvoir supporter le présent
Notre regard ainsi nourrit
Sera plus profond

Nous sommes des atlas
Et d’avoir traversé tant de monde
Nous impose un rythme
Une lenteur
Un recul

Nous sommes des atlas
Les territoires que nous revendiquons
Ils sont en nous
Tenaces
Vivants
Sauvages
Ils nous dépassent
Et nous devenons plus que ce que nous sommes
Nous devenons profonds
Puissants
Indestructibles
Au-delà de nos corps
Faibles et mortels

Nous sommes des atlas
Nous portons plus que l’humanité

(…)

Moment 6

– Je suis morte
– Oui. Et moi ?
– Aussi
– Ah
– Je suis morte
– C’est si embêtant ?
– Non
– Alors quoi ?
– Ce n’est pas l’état le problème
– Les causes ?
– La situation, non, même pas
– Ah, je ne comprends pas
– Le genre
– Parce que tu es femme ?
– Parce que je suis femme
– Uniquement ?
– Non
– La situation alors ?
– Peut-être
– Oui ou non ?
– Parce que je portais un cri aussi
– C’est important, non ?
– Non
– Pourquoi ?
– Parce que des femmes meurent aussi pour rien
– Mais toi, là ?
– Les deux
– Les deux ?
– Je meurs pour rien et pour le cri porté

Moment 5 : Je suis cette petite fille

Je suis cette petite fille
Qu’on a mariée

Je suis cette petite fille
Qu’on a modelée

Je suis cette petite fille

Qu’on a excisée

Je suis cette petite fille

Qu’on ne laisse pas parler

Je suis cette petite fille
Qu’on n’écoute pas

Je suis cette petite fille
Qu’on a frappée

Je suis cette petite fille
Qu’on a violée

Je suis cette petite fille
Qu’on a prostituée

Je suis cette petite fille

Bien née

(…)

Moment 7

– Je suis mort
– Oui. Et moi ?
– Aussi
– Ah
– Je suis mort
– C’est si embêtant ?
– Non
– Alors quoi ?
– Ce n’est pas l’état le problème
– Les causes alors ?
– La situation, oui peut-être
– Mais pas seulement, c’est ça ?
– C’est ça
– Mais pas le genre, si ?
– Le genre, aussi
– Je ne te suis pas
– Je ne rentre pas dans le stéréotype sans doute
– Parce que tu es un homme ?
– Parce qu’on me voit comme un homme
– Oui mais c’est plus facile normalement
– Normalement oui, sauf si
– Si tu ne respectes pas la norme ?
– Oui, si je ne respecte pas la norme
– Donc les deux
– Oui les deux

Entendez le son sourd qui vient
Il est lourd
Sale
Il ne vous veut pas du bien
Il témoigne de l’effondrement
Le perpétue
Lui donne une mémoire
Au-delà des mots
Entendez-le avant d’être sourd
Il vous rappelle combien sont fragiles
Cet équilibre
Ce laps de temps
Cette énergie
Dévastatrice
Et bien après la poussière
Bien après la ville ensevelie
Resteront gravé en vous
Les marques de ce moment précis
Quand ça tombe
Inexorablement
Quand ça tombe
Et vous brise
Qu’il ne vous reste rien
Pas même les larmes
La poussière recouvre tout
Vous en êtes recouvert
Elle vous aveugle
Elle vous déchire même les poumons
Vous la respirez
Et sa toxicité
Vous tuera bien plus douloureusement
Que la catastrophe
Vous n’y échapperez pas
Vous êtes condamnés

Cela pourrait être un début, cela ne le sera pas, comme une trace préparatoire du projet.

La femme – Il me faut un peu de musique pour commencer, c’est une excellente motivation.

La musique commence – After Laughter par exemple, ou un travail sonore sur ce morceau

Jamais la même musique, il est important de varier les plaisirs. Cela oblige à un rythme différent à chaque fois et, donc, une humeur aussi différente et d’autres couleurs surgissent. Ce que cela ouvre en moi est puissant, profond même, un accès à l’indicible.

Ce que j’ai à dire aujourd’hui, comme les autres jours, et ce n’est pas un énième discours, n’a rien d’extraordinaire. Ce qui est important, et bouleversant, tout l’intérêt, c’est que nous soyons ici, tous, rassemblé•e•s. Pourquoi ? Pour quoi faire ? Je n’en sais rien et ce n’est pas le sujet. Ce qui nous rassemble fait partie de cet indicible que j’évoque, porté•e par la musique.

Il arrive parfois, et je préfère vous prévenir dès à présent, que des émotions me saisissent, que des larmes coulent ou qu’un éclat de rire m’emporte. Ce n’est pas vraiment prévisible et c’est pour cela que nous sommes là, pour nous écouter, partager ensemble un moment, permettre que nous soyons bouleversés.

Je ne vais pas revenir sur les raisons de ma présence ici, ni ce qui a conduit à ma mort, je les ai déjà évoquées et ça ne changera pas la situation. Je peux comprendre, par contre, que certains d’entre vous aient encore besoin de nous raconter leurs derniers instants de vie. Tour à tour, la prise de parole permettra à tou•te•s de s’exprimer.

– Si tu es mort, pourquoi pleures-tu ?
– Je ne sais pas
– La mort te fait peur ?
– Non, plus maintenant
– La perte ?
– Je n’ai jamais rien posséder d’autre que la vie
– Tu pleures pour rien ?
– Je ne crois pas… non
– Mais tu ne sais pas
– Non, je ne sais pas
– Tu sens quelque chose peut-être ?
– Oui, une infinie tristesse
– Cela n’existe pas, ça, une tristesse sans fin
– Chez moi, si
– Je ne te crois pas
– Je l’ai toujours eu en moi, cette tristesse
– Pas tout le temps
– Si, tout le temps
– Même dans tes rires d’enfant ?
– Un voile sur tout ce que je vivais
– Tu aurais dû pleurer de ton vivant

– La mort te fait rire ?
– Non, pas la mort
– Quoi alors ?
– Je ne sais pas
– C’est curieux de rire quand on est mort
– Tu crois ?
– Ça n’a pas de sens
– Pas plus que de parler
– Tu as sans doute raison
– Quelque chose en moi me pousse à rire
– Ça doit être drôle
– Non, je ne crois pas
– Je ne comprends pas
– C’est plus profond
– Tu sens quoi ?
– Une masse qui gronde
– Ça devrait plutôt te faire peur, non ?
– Pas du tout, au contraire
– C’est étrange
– Quoi ?
– Tous ces rires
– Je ne sais pas
– Tu aurais dû rire de ton vivant

Ce n’est pas parce qu’il marche seul qu’il est dangereux
Ce n’est pas parce qu’il est noir qu’il est suspect
Il a peur ou il est pressé
Il ne veut pas trainer
Il veut rentrer chez lui
Se reposer
Il est tard
Il a fini de travailler
Ce n’est pas parce que tu cherches un suspect
Ce n’est pas parce que ce suspect est noir
Que cet homme qui marche est ton suspect
Mais tu ne vas pas l’appréhender juste parce qu’il est noir
Tu ne vas pas le menacer
Ce n’est pas parce qu’il cherche ses papiers qu’il est armé
Ce n’est pas parce tu as peur que tu as le droit de tirer
Parce qu’il est seul dans la rue
Parce qu’il est noir et marche
Parce qu’il est suspect
Parce qu’il est effrayé
Parce que tu as des préjugé
Il est mort

Ce n’est pas parce qu’elle marche seule qu’elle est à toi
Ce n’est pas parce qu’elle est belle que tu as le droit de lui parler
Elle a peur ou elle est pressée
Elle ne veut pas trainer
Elle veut rentrer chez elle
Il est tard
Elle a fini de travailler
Ce n’est pas parce que tu voudrais être dans ses bras
Ce n’est pas parce qu’elle passe près de toi
Que cette femme est la femme de ta vie
Ou l’objet que tu désires
Tu ne vas pas l’aborder
Tu ne vas pas l’insulter
Ce n’est pas parce qu’elle court que tu dois la poursuivre
Ce n’est pas parce qu’elle dit non que ça veut dire oui
Parce qu’elle est seule dans la rue
Parce qu’elle est fragile et marche
Parce qu’elle est belle
Parce qu’elle est effrayée
Parce que tu ne contrôles pas tes désirs
Parce que tu ne la considères pas
Elle est morte

Il y a parfois des temps où ça s’apaise. Ils peuvent être de courte durée, mais de sentire son corps se détendre, son esprit se calmer et son âme respirer… enfin.

Je marche
Je marche par nécessité
Cela nourrit mon âme
Je regarde
Sans en avoir l’air
Les gens
Les rues
Les bâtiments

Je marche
Je suis un éternel errant
Perdu
Mes attaches me retiennent juste
Pour que je ne m’égare pas
Que je ne me perde pas
Que je ne lâche pas prise
M’oubliant dans la marche

Je marche
Et à chaque pas
Je pose des mots
Dans un désordre
Les phrases
Rebondissent sur les pavés

Je marche
Tu n’as donc rien d’autre à faire

Arpentons les rues
Suivons les lignes de fuite
Pour savoir si
Quelque part
Enfin
Elles se touchent

(…)

Chanson : Ville

Si loin
De toi
Mon corps s’illumine

Si loin
De toi
Cette déchirure ultime

Au loin
Là-bas
Disparaît déjà la ville

Au loin
Là-bas
Je serai bien plus tranquille

Je vois
À peine
La forme des silhouettes

Je vois
À peine
Ces fantômes qui m’entêtent

Les larmes
Amères
Ont déserté mes yeux

Les larmes
Amères
Se refusent à l’adieu

Je marche
Sans peine
Mon corps est de marbre

Je marche
Sans peine
Froid sous l’ombre des arbres

(…)

Si loin
De toi
Mon corps s’illumine

Si loin
De toi
Je chute vers l’abîme

Chercher refuge au cœur de la ville
Dans le profond de l’anonymat
La solitude est totale
Il n’y aura pas de réconfort
Ni ce soir ni les autres soirs

La ville devient ce lieu de disparition
Où l’indifférence se mêle à l’empathie la plus exacerbée
Y être invisible est un jeu d’enfant
Les regards changent si vite
Sur le corps des parias

La ville devient cet espace de fuite
Pas utile de partir si loin
Les distances ne sont pas géographiques
Réaliser si tard la puissance dévastatrice d’un regard
L’effondrement

(Chanson)

Cette simple déchirure
Une feuille de papier
Les gestes disparurent
Sépare les amitiés

Longue cette course folle

Longue cette course folle

Il n’y a rien sur le sol
Qui ne retienne ton attention
Il n’y a rien sous le sol
C’est la décomposition

Longue cette course folle

Longue cette course folle

Maintenant libéré
Tu voles sans attache
Et sous le soleil tu arraches
Toute la peau du dos brûlée

Longue cette course folle

Longue cette course folle

Il n’y a plus de frontière
Que tu ne puisses franchir
Mais restent les mystères
Ne t’arrête pas de courir

Longue cette course folle

Longue cette course folle

Tu es maintenant aveugle
Tout glisse sur toi
Imperméable et seul
Tu as perdu la voie

Quand cesseras-tu de fuir

Quand cesseras-tu de fuir

Et ta chute prochaine
Retour vers la poussière
Sera lente et vaine
Malgré toutes tes prières

Quand iras-tu mourir

Quand iras-tu mourir

Et de guerre lasse
Ton corps décharné
Tombera en masse
Tu auras fini de voler

Longue cette course folle

(…)

Et la nuit tombe
Une angoisse familière qui revient
Qu’il faut rassasier
Ou oublier
Ou combler
Cette angoisse
Ne pas la nourrir
Ne pas la laisser s’épanouir
Pourtant
Elle peut si violemment nous déchirer
Et la nuit tombe
Inéluctablement
Nous voilà dehors
Stimuler par une chaleur inattendue
Sans réfléchir
Elle nous aspire en elle
Dans l’obscurité éclairée de la ville
La nuit
Sur les trottoirs
Nous ne voyons plus la poussière
La lumière électrique masque la misère
Des sons envahissent les espaces
Dehors ou dedans
Partout
Une célébration de la nuit
Une prière commune
Contre l’angoisse qui monte
Des paroles
Des rires
Des éclats
Et parfois des chuchotements
Ici on danse
Là on refait le monde

Dans ce brouhaha
Nous nous oublions
Une fuite éphémère
L’angoisse finit par nous rattraper
Toujours
Elle ne nous lâchera pas
Nous ne la combattons même pas
Elle a une totale emprise sur nous
Nous lacère lentement
Sans relâche
Jour comme nuit
Partout
Nous pensions nous habituer
À cette douleur
Mais elle est là
Nous ne nous habituerons jamais à la douleur
Nous composons avec
Malgré

Et la nuit tombe
Sur nous
Sur la ville
Sur nos peurs
Sur nos rires

Et après
Et après

Reste à tenir
Encore
Encore une fois
Malgré
Et ce temps
À la fois gagné et perdu
Ne nous sera pas rendu

Danse
Oubli les corps et les saisons
Oubli les morts et les raisons
Oubli les torts et les passions

Oui danse
Inverse le temps et l’horizon
Inverse le vent et les frissons
Accueille les gens et ce qu’ils font

Au rythme
Tu peux laisser ton corps frémir
Ne plus penser mais ressentir
Lever les bras pour accueillir

Au ciel
Suivre et voir les étoiles mourir
Faire un vœu et puis repartir
Sur la piste des devenir

Oui vivre
Ne pas mourir enfin danser
Cesser de voir et regarder
Les ombres partout se projeter

Danser
Se sentir saisi par les ombres
Entendre leur voix dans la pénombre
Avant que tout cela ne sombre

Avant que tout cela ne sombre

Et les corps
Animés par des pulsions terrestres et solaires
Dansèrent jusqu’à l’épuisement
Le sol ainsi foulé
Garda en lui longtemps
La trace de ces mouvements
De ces rythmes
De ces envolées

Épuisés
Les corps finirent par tomber
Dans un sommeil profond
Un total abandon
Écho de plus en plus lointain
La musique et les rythmes continuèrent à frapper les esprits
Jusqu’à disparaître
Dans le silence de la nuit

Seul
Encore debout
Saisi de mouvements proche d’une danse
De ce qu’a pu être une danse
Tu restes là
En transe
Puis tu te pétrifies
Dans le souvenir ce ce que tu as traversé

Pars
Oubli les corps et les saisons
Oubli les morts et les raisons
Oubli les torts et les passions

Oubli les torts et les passions

À la surface des choses
Nous naviguons
Comme au fond des océans
Et nous nous perdons

Même si tu nages, nages, nages
Garde les yeux ouverts
Même si tu nages, nages, nages
Fixe les paysages lunaires

À la surface de l’eau
Nous luttons
Mais notre épuisement
Nous mènera vers le fond

Même si tu sombres, sombres, sombres
Garde les yeux ouverts
Même si tu sombres, sombres, sombres
Fixe les paysages lunaires

À la surface de la pensée
Nous construisons
Des bâtisses vides de sens
Toutes en béton

Même si tu parles, parles, parles
Garde les yeux ouverts
Même si tu parles, parles, parles
Fixe les paysages lunaires

À la surface de l’amour
Et des passions
À trop vivre à distance
Nous suffoquons

Même si tu aimes, aimes, aimes
Garde les yeux ouverts
Même si tu aimes, aimes, aimes
Fixe les paysages lunaires

À la surface des corps
Nous caressons
L’idée même de notre mort
Disparition

Même si tu meurs, meurs, meurs
Garde les yeux ouverts
Même si tu meurs, meurs, meurs
Fixe les paysages lunaires

Dans le grondement de la ville
Les machines assourdissantes
Rythment la vie
Elles martèlent le jour
Mais l’écho la nuit
Se fait encore entendre
Il ne faut pas s’arrêter
La production est un flux
Continue
Inhumain

(Toutes les machines écrasent
Jamais elles ne libèrent

Cri de rage)

Tu pleures ta liberté
Le produit n’est pas le rêve vendu
Tu comprends enfin que tu as perdu
Qu’il n’y a jamais eu pour toi
Ni pour ton voisin
Ni même pour ton collègue
Un chemin ou une voie
Une piste même qui
Qu’importe les difficultés
Qu’importe ton rang social
Qu’importe la couleur de ta peau
Qui te permettrait de te faire
Pas une place au soleil
Pas de l’argent facile
Non
Juste un peu plus que de quoi survivre

Et tu cries
Tu cries
Mais tout le monde est sourd

Et ils crient
Ils crient aussi
Mais tu es complètement sourd

Les machines ne te servent pas
Elles ne sont pas là pour toi
Ni pour ton voisin
Ni même pour ton collègue
Tu vois enfin ce que tu es
Tu comprends enfin à qui tu sers
Et tout ce que tu as perdu
De lâcheté en renoncement
Tu as vendu ton âme
Et les machines
Toutes brillantes et fascinantes
Elles prospèrent
De tout ce que tu lui donnes
Les yeux fermés
Le produit n’est pas le rêve vendu
Tu comprends enfin que tu as perdu

Et tu t’agites
Tu t’agites
Mais tout le monde est aveugle

Et ils s’agitent
Ils s’agitent aussi
Mais tu es complètement aveugle

Tu te réfugies trop tard
Dans des principes qui n’ont pas de sens
Et n’en ont
Ni pour ton voisin
Ni même pour ton collègue
Tu défends des causes
Manifestes ton mécontentement
Tu croies encore
Mais
Hommes
Religions
Nature
Tout est déjà perdu
Il n’y a plus rien à sauver
Tu le sais que la destruction
Tu ne l’empêcheras pas
Mais tu ne veux pas t’y résigner
Tu ne veux pas abandonner
Tu tenteras
Jusqu’à ton dernier souffle
Tu espéreras
Tant qu’il y aura une lumière
Tu penseras
Qu’il y a une beauté dans l’acharnement

Et tu pries
Tu pries
Mais il n’y a plus une seule âme

Et ils prient
Ils prient aussi
Mais tu ne seras pas sauvé

Alors tu te répands