You are currently viewing Ce soir je n’ai pas peur – notes sur le textes

Un monologue est une forme un peu particulière, où l’univers, l’imaginaire, qui apparaissent, sont concentrés dans les paroles, les actes et le corps d’un seul comédien. Cette parole, pour qu’elle fonctionne, doit projeter non une réalité mais une profusion de pensées, de sensations, d’actes manqués, de regrets et de fantasmes. Comme cette forme amène un extrême, cette femme se retrouve au bord de la folie et plus elle s’en approche plus elle en est consciente, saisie de stupeur par ses propos même. Là où le texte donne l’impression d’un concret, tout peut s’échapper et devenir instable. Cette solitude n’est pas propre à cette femme, c’est un peu de la solitude de tous qu’il s’agit. Ce texte met en projection une introspection plus ou moins consciente d’une femme vivant aujourd’hui, dans cette solitude que tout le monde évoque sans réellement s’en échapper, car toute cette société semble amener à l’isolement. Pour-tant rien de ce qu’elle nomme ne semble réel ; la télévision, l’être aimé, les hôtels ou le taxi, ce ne sont que des ombres, des mots qui racontent, ce ne sont que des images qu’elle ne peut saisir. Sans pour au-tant lutter, résister, elle tente de se projeter ail-leurs, elle cherche l’endroit utopique où elle pourra se défaire de ce qui l’enferme ici : corps, vie sociale, amour… mais le cycle continue et elle-même semble réaliser qu’elle ré-pète chaque soir son couplet, que chaque soir elle ne doit pas avoir peur de sa solitude et peur que ce-la recommence le lendemain.

Source : http://ateliers.415.free.fr/spip.php?article140